Jean Dujardin et Cedric Jimenez sur le thriller contre le terrorisme « Novembre »

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Jean Dujardin, mieux connu pour ses rôles dans des films légers tels que « The Artist », oscarisé, joue le féroce patron d’une brigade de police très secrète qui a traqué les assaillants des attentats de Paris en 2015 dans « November .”

Écrit par Olivier Demangel (« Atlantics »), le thriller rythmé et tendu a été présenté en première mondiale au Festival de Cannes et est représenté sur les marchés internationaux par Studiocanal. Jimenez, qui était à Cannes l’année dernière avec un autre thriller policier bourré d’action, « The Stronghold », était assis aux côtés de Dujardin avec La variété pendant le festival pour discuter de la genèse de « November », de la façon dont les acteurs de l’ensemble – dont Dujardin, Sandrine Kiberlain, Anais Demoustier et une multitude de nouveaux visages – ont travaillé ensemble, et ce que cela signifiait pour eux de s’attaquer à cette récente tragédie.

« November » est l’un des rares films récents faisant allusion aux attentats terroristes de Paris de 2015 ou se déroulant dans leur contexte, par exemple « Paris Memories » d’Alice Winocour et « One Day, One Night » d’Isaki Lacuesta. Mais ces films sont racontés du point de vue des survivants. Comment diriez-vous que votre film diffère de ceux-ci ?

Mon film n’est pas sur les attentats mais plutôt sur l’enquête tentaculaire qui a été menée par cette brigade spéciale pour traquer les deux cerveaux derrière les attentats pendant cinq jours. C’était une course contre la montre car ils complotaient une autre attaque contre une garderie. Nous sommes avec eux sans arrêt à partir du moment où ils découvrent ce qui s’est passé au Bataclan et à travers la ville, et nous les voyons enquêter, tomber dans des impasses, trouver des indices et finalement réussir. Ce qui m’a séduit dans le scénario écrit par Olivier Demangel, c’est le niveau de détail et aussi le point de vue qu’il avait. Il l’a écrit en trois ans. Si nous avions choisi de donner le point de vue des victimes, cela aurait été un film à lui tout seul. Et cela ne veut pas dire que je les ignore en « novembre ». Évidemment, j’ai fait ce film en pensant à eux.

Jean, vous livrez une telle performance dans le film. La dernière fois que je vous ai vu jouer un rôle aussi sérieux, c’était dans « J’accuse », mais aussi dans « The Connection », le thriller policier des années 1970 de Cedric Jimenez dans lequel vous incarniez le magistrat de police français Pierre Michel.

Oui, je n’y vais pas très souvent. Vous avez besoin du bon sujet, du bon réalisateur et de la bonne combinaison. Cédric et moi avons ce lien et nous formons une bonne équipe. C’est aussi le travail avec les autres acteurs car nous sommes tous extrêmement connectés. On sait qu’un film est toujours un effort collectif. Dans « The Connection », mon personnage Pierre Michel était joueur mais aussi très dur. Il était un peu hybride et il y avait une dimension fantastique parce que ça se passait dans les années 1970. Alors que dans « November », mon personnage Fred est entièrement dévoué à sa fonction, on ne plonge pas dans la psychologie, et le film parle lui-même de l’effort collectif qui a été fait par cette brigade. Fred est habité par cette rage froide. J’ai aimé ce sentiment, c’était stimulant.

Comment vous êtes-vous préparé pour le rôle ?

Dans ce cas, j’ai parlé à des membres de l’unité antiterroriste, j’ai regardé des documentaires. J’ai parlé à (Jimenez) et (Demangel). J’ai même parlé aux flics de mon quartier pour apprendre l’argot policier que je devais faire mien pour qu’il sonne crédible. C’était la base. Ensuite, j’ai dû trouver en moi un sens plus profond de l’autorité, et cela venait de mon père. Je me souviens dans « La French » il y avait le parfum de mon père. Dans « J’accuse » aussi, et dans ce film aussi.

Que faisait ton père dans la vie ?

Mon père était le patron d’une entreprise métallurgique et quand je l’accompagnais sur les chantiers alors qu’il défendait ses 20 salariés et je peux vous assurer qu’il avait un pouvoir de persuasion impressionnant. Parfois, j’étais même un peu gêné. Il viendrait par exemple à la rescousse de ses employés si, par exemple, ils étaient en retard sur quelque chose. Il retournerait la situation avec une assurance si audacieuse. Je pense que lorsque je joue ces rôles, c’est comme le petit fils qui emprunte à son père. Il se souciait vraiment de son travail. Je me souviens quand je lui ai dit que j’allais faire ce travail, il m’a dit de bien le faire, d’être à l’heure, de connaître son texte et de sourire, toujours. Ce conseil s’est avéré précieux.

Comment était l’ambiance du plateau ? Elle a dû être très chargée d’émotion, notamment cette scène du début du film où vous faites le récit de la mission aux membres de votre brigade.

Je me souviens très bien de cette scène. Nous avons fait cinq ou six prises. C’était un moment puissant. Je disais à tout le monde qu’ils ne pouvaient pas céder à leurs émotions personnelles, et je les regardais dans les yeux. Je peux vous dire que certains d’entre eux pleuraient. Ils ont été secoués. C’était deux fois plus puissant parce que nous revivions – à travers le discours de (alors président) François Hollande – ce que nous avons tous vécu. Quand il a dit « il y a une raison d’avoir peur et il y a une raison d’avoir peur ». Je me souviens que Cédric me disait « c’est bien, c’est bien » pour me maintenir dans cet état de pression. Parfois, comme dans son film, il y a un équilibre parfait entre le personnage que vous incarnez et le plaisir que vous ressentez à l’incarner.

On regrette presque de ne pas voir plus de ces personnages dans leur vie personnelle.

C’est parce qu’ils ont cinq jours pour attraper les terroristes. Ils travaillaient jour et nuit, ne rentraient pas chez eux pour dîner avec leurs enfants, etc. Ils n’avaient donc pas de vie personnelle à cette époque. C’était un tunnel. On avait effectivement des gens de la brigade qui étaient là avec nous sur le plateau, ils nous communiquaient leurs impressions, parfois ils commentaient un mot, une scène ou le rythme d’un interrogatoire par exemple, pour qu’on soit le plus précis possible .

Le film n’est pas politique mais il y a une scène qui en dit long lorsque l’homme qui a vendu les mitrailleuses aux terroristes essaie de justifier ce qu’il a fait aux enquêteurs. Nous comprenons qu’il est d’extrême droite. Cela pourrait même être le point de départ d’une suite.

Oui, cette scène montre que les extrêmes sont souvent liés par leur haine même s’ils ne sont pas amis. Les skinheads et les néo-nazis sont alimentés par la haine, tout comme un terroriste qui tue de sang-froid 130 personnes dans la rue. C’est la haine à son paroxysme.

La distribution de l’ensemble est géniale, très jeune et diversifiée, et ils ont l’air totalement affligés. Dans quelle mesure est-il représentatif d’une brigade antiterroriste contemporaine ?

C’est assez précis. Au lendemain des attentats de Charlie Hebdo (le magazine satirique), de nombreux jeunes d’horizons divers ont rejoint la cellule antiterroriste. Les attentats de novembre ont été leur premier choc majeur, et le plus important de l’histoire récente. Ils n’y étaient pas préparés et leur patron non plus.

Jean, quelle a été ta réaction quand tu as lu le scénario ?

Je me souviens quand je l’ai lu, ça m’a bluffé. C’est arrivé juste à un moment où j’étais sur le point de faire un autre projet et j’avais un problème avec le script, je ne pouvais pas m’engager. Et celui-ci est venu et il était évident que je devais le faire. J’ai regardé « The Stronghold » et ça m’a terrassé. « Novembre » est un film nécessaire. Ça fait du bien de faire un film nécessaire. Même après la polémique autour de « J’accuse », j’ai eu le sentiment que j’avais raison de le faire, de faire un film sur cette histoire qui est encore importante aujourd’hui. Pour se souvenir des victimes, de leurs familles.

Jean, je me souviens de t’avoir interviewé après avoir fait « The Artist » et après « La French ». Les deux fois, vous avez dit que vous n’étiez pas particulièrement intéressé à travailler sur des films américains.

J’adorerais travailler avec des cinéastes italiens ou espagnols. Je suis plus attiré par le cinéma européen que par les films américains.

Après avoir remporté l’Oscar, vous avez décroché quelques petits rôles, par exemple dans « Le loup de Wall Street » de Martin Scorsese. Vous propose-t-on encore des rôles ?

De temps en temps, mais ce qui m’agace, c’est que c’est toujours à la dernière minute deux ou trois semaines avant. Vous devez envoyer une auto-cassette immédiatement ou être disponible dans les trois semaines. Qui fait ça ? Je ne travaille pas comme ça. Je ne prends pas un immense plaisir à jouer en anglais. Ce n’est pas ma langue maternelle et les rôles qu’on me propose ne me transportent pas vraiment.

Que vas tu travailler par la suite?

Je m’apprête à démarrer le tournage de la série « Alphonse » de Nicolas Bedos le 31 mai. Je jouerai un voleur romantique dont la mission est de plaire aux femmes et de satisfaire tous leurs désirs. Devrait être amusant!

Et toi, Cédric ? Travaillez-vous sur ce projet « Verde » sur la captivité d’Ingrid Betancourt et Clara Rojas dans la jungle colombienne ?

Oui, c’est une étape de scénario et nous prévoyons de tourner vers janvier.



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