Blâmer les milliardaires ? La gauche française manifeste contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron

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Le projet impopulaire d’Emmanuel Macron de relever l’âge de la retraite de deux ans à 64 ans a déclenché un débat dans la France égalitaire : les milliardaires sont-ils coupables ?

Alors que les syndicats ont organisé une deuxième grève massive mardi, qui a attiré des centaines de milliers de personnes dans les rues à travers le pays, les politiciens de gauche sont passés à l’attaque pour affirmer que taxer les super-riches serait un meilleur moyen de combler les déficits dans le système de retraite géré par l’État.

En particulier, Bernard Arnault, l’homme le plus riche du monde et propriétaire du groupe de luxe français LVMH, est devenu un paratonnerre avec des manifestants lors de récentes marches portant des pancartes avec son visage sur une affiche recherchée et l’exhortant à faire plus pour le bien commun.

François Ruffin, député de la Somme et figure de proue de l’alliance de gauche des Nupes, a été particulièrement vocal à lier le débat sur la réforme des retraites et le partage (ou non) des richesses dans la société française.

« Les milliardaires n’ont fait que s’enrichir depuis la pandémie de Covid-19, Macron refuse de taxer les bénéfices exceptionnels réalisés par nos plus grandes entreprises, et d’une manière ou d’une autre, tous les efforts pour résoudre le problème des retraites doivent retomber sur les épaules des travailleurs ? » dit-il dans une interview.

« C’est le moment de se battre pour le type de société que nous voulons – pas une société où le capital écrase le travail et où les gens ne sont que des consommateurs. »

Il est facile de rejeter cela comme un discours typique de trempage des riches qui fait souvent surface en France où la richesse est considérée avec suspicion. Mais il y a plus que cela.

Peu après son élection en 2017, Macron a été surnommé « président des riches » par ses opposants pour son programme pro-business. Son gouvernement a réduit les impôts payés par les entreprises, réduit les allocations de chômage et, le plus controversé, supprimé un impôt sur la fortune.

Les opposants à la réforme des retraites de Macron – qui ferait passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans et accélérerait le passage de 41 à 43 ans de cotisations pour une retraite à taux plein – la considèrent comme faisant partie d’une série de politiques favorisant les riches et les entreprises par rapport aux actifs. .

Les responsables gouvernementaux réfutent qu’en citant la baisse du chômage et les chiffres élevés des investissements directs étrangers comme preuve, le programme économique de Macron a porté ses fruits. De plus, le gouvernement a été généreux avec l’aide pour atténuer d’abord la douleur de la pandémie et l’inflation déclenchée par la crise énergétique, affirment-ils.

Néanmoins, la critique du « président des riches » a été habilement exploitée par la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen pour accumuler des voix parmi les cols bleus, aidant son parti à remporter un nombre sans précédent de 88 sièges à l’Assemblée nationale en juin. Pendant ce temps, le porte-drapeau d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon a utilisé Macron comme un repoussoir pour affirmer que le capitalisme et la mondialisation sont des modèles discrédités qui doivent céder le pas à la justice sociale et à la lutte contre le changement climatique.

Dans ce contexte politique, les choix faits par Macron dans sa proposition de retraite peuvent s’avérer risqués. Pour combler les déficits causés par la baisse du nombre de travailleurs pour chaque retraité dans les décennies à venir, il souhaite que tout le monde travaille plus longtemps. C’est un fardeau qui pèse plus lourdement sur les personnes qui commencent à travailler à un plus jeune âge et sur celles qui occupent des emplois exigeants sur le plan physique.

Il a également défini des lignes rouges : les entreprises ne seraient pas invitées à payer des impôts plus élevés, et les retraités actuels, même les plus riches, ne seraient pas invités à cotiser.

La gauche s’est opposée et a rapidement identifié des alternatives supposées, tout en appelant à ramener l’âge de la retraite à 60 ans. Oxfam a déclaré qu’il suffirait d’une taxe de 2 % sur les milliardaires français pour combler le déficit annuel des retraites de 12 milliards d’euros 2027. Un législateur de gauche a tweeté que Les start-up françaises avaient levé 13,5 milliards d’euros en 2022 alors pourquoi ne pas regarder là-bas, alors que le parti de Mélenchon comparait le déficit des retraites aux 80 milliards d’euros de dividendes versés par les entreprises de l’indice français de premier ordre CAC 40.

Ces idées n’ont guère de sens sur le plan économique, mais elles n’en ont pas besoin pour être de la bonne politique. Les sondages montrent que près des trois quarts des Français s’opposent au relèvement de l’âge de la retraite.

Ruffin, un ancien journaliste devenu célèbre en réalisant un documentaire débile sur Bernard Arnault, a compris depuis longtemps le pouvoir de personnaliser la confrontation entre le capital et le travail. « Bernard Arnault n’a pas 400 000 fois plus de mérite que les ouvriers qui cousent des sacs à main sur ses lignes de production », a-t-il déclaré.

Arnault a riposté jeudi en dévoilant les bénéfices annuels records de LVMH, affirmant que le groupe avait embauché 15 000 personnes en France l’année dernière et payé 4,5 milliards d’euros d’impôts et de charges sociales sur son marché domestique.

Rien de tout cela n’arrêtera Ruffin. « Nous devons capitaliser sur ce moment », a-t-il déclaré.



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