Omar Sy sur son nouveau film « Père et soldat », ambitions en tant que producteur

[ad_1]

Connu pour son rôle principal dans « Lupin », l’acteur français Omar Sy est également un producteur à l’esprit politique. Avant de devenir une star mondiale avec « Lupin », Sy a commencé à développer « Père et soldat » avec Mathieu Vadepied, un directeur de la photographie devenu réalisateur qu’il a rencontré sur le tournage de « Intouchables ». Le projet passion, écrit par Vadepied et Olivier Demangel (« Atlantique »), met en lumière les tirailleurs sénégalais, tirailleurs ayant appartenu à l’infanterie coloniale de l’armée française pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Plus d’une décennie plus tard, « Père et soldat », réalisé par Vadepied et manié par Gaumont, est présenté en avant-première mondiale au Festival de Cannes, dans la section Un Certain Regard.

Dans un rôle dramatique rare, l’acteur incarne Bakary Diallo, un homme dont la vie paisible dans la campagne sénégalaise est brisée après que son fils de 17 ans, Thierno (Alassane Diong), a été recruté de force par l’armée française. Bakary entreprend de ramener son fils à la maison et s’enrôle dans l’armée. Le film souligne la volonté de Sy de produire des films socialement pertinents et son désir de nourrir une génération montante de talents cinématographiques, notamment en Afrique.

Gaumont sortira « Père et soldat » en France le 4 janvier. Produit par Unité de Bruno Nahon (« Un bon docteur ») et le véhicule de production de Sy Korokoro, le film fera ses débuts deux jours plus tard avec une première à Dakar, la capitale sénégalaise, que Sy envisage d’y assister. A Paris pour les vacances, l’élégant acteur français s’est entretenu avec La variété lors d’un junket à l’hôtel Peninsula alors qu’il jouait avec son chien blanc.

Comment vous est venue l’idée de « Père et Soldat » ?

Mathieu Vadepied, qui était directeur de la photographie sur « Intouchables », m’a parlé pendant le tournage de son envie de réaliser un film. Il a eu cette idée de faire un film sur les tirailleurs du Sénégal pendant la Première Guerre mondiale. Ma première réaction a été : « Attendez, est-ce que c’est même possible ? J’ai réalisé que je ne connaissais pas grand-chose aux Tirailleurs et que je les avais toujours associés à la Seconde Guerre mondiale. Je me suis dit qu’il fallait faire un film pour apporter un peu de connaissances sur ce sujet et ces hommes.

Pourquoi avez-vous produit le film, ainsi que la vedette dedans?

Je suis devenu producteur dessus pendant que je travaillais sur ce film. Je n’ai pas décidé d’en être un, c’est juste arrivé organiquement.

J’ai tellement appris en regardant le film. En grandissant, il n’y avait aucune mention de Tirailleurs dans les manuels de français.

C’était l’idée de susciter la curiosité et de rendre hommage aux Tirailleurs. Quand on pense aux patriotes et aux soldats qui ont combattu pour la France, on pense aux « Poilus » (le surnom des soldats français souvent velus pendant la Première Guerre mondiale) car c’est ce qu’on apprend à l’école. Je voudrais mettre les Tirailleurs sur un pied d’égalité car ils se sont battus sur le même front et pour la même cause que les « Poilus ». Il serait donc juste de les traiter de la même manière.

Pourtant, c’est plus qu’un simple film de guerre.

Oui, c’est un film sur la guerre, mais ce n’est pas un film de guerre. Il y a eu tellement de films sur la Première Guerre mondiale et ce qui nous intéressait, c’était de raconter les histoires de ces soldats, de montrer dans quelles conditions ils ont combattu, quels sacrifices ils ont faits, ce qu’ils ont laissé derrière eux pour combattre un ennemi dont ils ne savaient rien. On veut rester très proche des personnages et cela nous a demandé de tourner la guerre différemment, d’être presque aussi réel qu’un documentaire. En fait, cela m’a secoué pendant les premiers jours du tournage.

Voulez-vous garder produire des films ?

J’espère produire de plus en plus de films. Et maintenant, il y a beaucoup de projets que j’ai développés un peu par moi-même, qui vont sortir ensuite. Produire me donne d’autres possibilités. Ce que j’aime dans ce métier, c’est raconter des histoires et produire est une façon de raconter des histoires dans lesquelles je ne peux pas être impliqué en tant qu’acteur, et d’exprimer un autre aspect de ma sensibilité.

Quels types d’histoires vous intéressent ?

Des histoires venues du monde entier. Il n’y a pas de limite. Évidemment j’ai plus de choses à dire sur le Sénégal et la France, mais ça pourrait venir de n’importe où. C’est aussi rencontrer des cinéastes dont je veux soutenir la vision et les idées et avec qui je veux travailler.

Ça doit aussi être excitant de travailler avec des talents émergents comme Alassane Diong, le jeune acteur qui incarne votre fils dans « Père et soldat ».

Totalement, et à part lui, il y a tellement d’autres jeunes acteurs talentueux dans ce film. Outre Alassane Diong, il y a aussi Bamar Kane, Jonas Bloquet et Alassane Sy qui sont formidables. Nous sommes très heureux de donner cette opportunité à des acteurs talentueux, prometteurs. Alassane est mon neveu ! Il fait carrière à son compte. Je l’ai mis en contact avec un agent, je lui ai dit de faire des castings et j’étais comme ‘chacun pour soi !’ mais ensuite je l’ai vu dans un court métrage et je me suis dit, en fait j’ai besoin de lui pour ce film. Il était parfait pour le rôle. J’ai donc parlé à Mathieu qui l’a auditionné pour le rôle et qui le voulait aussi dans le film.

Étiez-vous inquiet qu’un film sur des soldats noirs soit réalisé par un cinéaste blanc ?

Non, ça n’a jamais été un problème car Mathieu Vadepied a été le premier à m’en parler. Et ce n’est pas seulement un film sur le Sénégal. C’est un film qui parle du lien entre le Sénégal et la France. C’est à propos des tirailleurs qui sont venus en France pour se battre, donc c’est très symbolique. Je trouve très intéressant que Mathieu, qui est français et blanc, rende hommage aux tirailleurs. C’est significatif.

Quelle est votre implication dans la nouvelle école de cinéma Kourtrajmé qui vient d’ouvrir à Dakar et vise à offrir des opportunités et des instructions aux cinéastes d’horizons divers?

Oui, j’avais un projet d’ouvrir une école là-bas et Ladj Ly (le réalisateur des « Misérables ») aussi, alors on s’est dit qu’on n’allait pas avoir deux écoles. Il avait déjà le modèle de l’école Kourtrajmé à Paris donc il fallait juste l’adapter au Sénégal. Je lui ai présenté les bons partenaires et je suis devenu le parrain de l’école.

De nombreuses grandes entreprises de médias, dont Pathé et Orange, investissent en Afrique, y compris au Sénégal. Qu’en pensez-vous ?

Oui, parce qu’il s’y passe beaucoup de choses. C’est le plus jeune continent du monde. Les jeunes y sont mieux informés qu’avant sur ce qui se passe dans le monde, leurs goûts ont changé et ils voyagent sans se déplacer grâce aux réseaux sociaux et à Internet. C’est donc un territoire avec beaucoup de potentiel. Mon idée, et l’école de Ladj là-bas, c’est de donner de nouveaux outils à cette jeune génération pour qu’elle puisse s’exprimer sans avoir à attendre des financements qui viennent de l’étranger, ou un festival ou une sorte de concours qui se passe tous les deux ou trois ans. Ce que je veux, c’est les aider à raconter leurs propres histoires. Aujourd’hui, au Sénégal, les réalisateurs apprennent à raconter des histoires destinées à des festivals en Europe ou ailleurs. Mais ce serait bien aussi d’avoir des histoires qui sont racontées principalement pour le public sénégalais. Et s’ils voyagent ensuite, c’est super.

L’année dernière, vous avez signé des accords de premier regard avec Netflix et HBO Max pour produire respectivement des films et des séries. Sont-ils toujours en place ?

Oui, j’ai un contrat avec Netflix, donc je développe des films pour Netflix et je les montrerai en premier. S’ils veulent un projet, ils le prennent, et s’ils ne le veulent pas, je le présente à un autre partenaire. J’ai un accord similaire avec HBO Max pour des projets de série.

Jusqu’à présent, vous n’avez pas livré de projet avec l’un ou l’autre, n’est-ce pas ?

Tenir. Soyez un peu patient. Ça vient, ça vient ! Cela prend du temps, mais j’ai plusieurs choses en développement.

Vous avez joué dans d’énormes films de franchise américains comme «Jurassic World», «Transformers» et X-Men. Quelle est la chose la plus folle qui vous soit arrivée sur ces plateaux ?

Je vais vous dire que la chose la plus folle qui me soit arrivée, c’est que j’ai rencontré beaucoup d’acteurs que j’admire depuis que je suis enfant, et j’ai toujours réussi à faire comme si tout était normal. Je suis resté cool comme on dit. Mais ensuite, dans le film que je viens de terminer, « Shadow Force », réalisé par Joe Carnahan avec Kerry Washington, j’ai une scène avec Method Man. Ce n’est pas seulement un acteur, mais aussi un rappeur que j’écoutais tellement quand j’étais jeune. Et je l’ai totalement perdu. J’étais très nerveux, je ne me souvenais plus de mes répliques, j’étais misérable. J’ai blâmé les Anglais, genre ‘Oh putain, les Anglais !’ Mais la vérité est que j’ai été impressionné. Il était dans mes oreilles tous les matins en allant au lycée et là il était devant moi. Je pense qu’il m’a frappé dans un endroit qu’il ne pouvait pas surmonter, comme s’il avait ramené l’adolescent en moi. Il n’en a aucune idée mais il le découvrira en lisant cette interview !



[ad_2]

Laisser un commentaire