L’Espagne et le Maroc démantèlent un réseau international de trafic de drogue

L’Espagne et le Maroc ont démantelé dans une opération conjointe un vaste réseau criminel international basé en Espagne, spécialisé dans la fabrication au Maroc de comprimés hallucinogènes, connus localement sous le nom de karkoubi.

L’opération conjointe a impliqué la Guardia Civile espagnole, l’Agence fiscale espagnole (DCI), le Centre de coopération policière Tanger Med et la Direction générale de la sécurité nationale du Maroc (DGSN)).

L’enquête, menée conjointement en Espagne et au Maroc, a abouti à la plus importante saisie de drogue du pays européen (200 000 comprimés de benzodiazépines) et a conduit à l’arrestation de huit personnes et à la saisie de plus de 500 000 comprimés au total dans les deux pays.

Karkoubi est le nom familier d’une substance narcotique fabriquée en mélangeant des drogues psychotropes avec du hasch, de l’alcool ou de la colle. D’Espagne la matière première était transportée au Maroc (comprimés de la famille des benzodiazépines) pour être transformée en karkoubi.

L’opération de démantèlement – développée en quatre phases – a été réalisée dans les provinces de Lleida, où était basé le cerveau de l’organisation, à Madrid, et à Alicante, où les principaux fournisseurs du réseau de tablettes ont été arrêtés.

C’est grâce à l’échange d’informations entre le Centre de coopération policière MED de Tanger et la Division de la coopération internationale de la police espagnole, sur la base des informations fournies par la DGSN marocaine en juin dernier, que l’enquête a commencé.

En effet, des agents de la DGSN ont informé la police espagnole avoir saisi dans une camionnette immatriculée au Maroc et louée par une société de transport, basée à Lérida dans la région de Catalogne, 4 477 grammes de cocaïne et 361 672 comprimés psychotropes. Un système de surveillance a alors été mis en place conjointement et le réseau a été encerclé de bout en bout, sur les deux rives de la Méditerranée.

Après cette première arrestation, le réseau a changé, en cours de route, son modus operandi en optant pour le transport de tablettes dans un véhicule, à bord d’un ferry qui assurait une navette vers la ville de Nador, dans le nord-est marocain, via le port français de Sète.

Une fois au Maroc, le véhicule se rendrait à Casablanca pour livrer la « matière première » à des laboratoires clandestins de fabrication de karkoubi.

Grâce à l’étroite coopération entre les polices marocaine et espagnole, un individu d’origine marocaine a été interpellé alors qu’il conduisait le véhicule, immatriculé en Espagne. Au total, 70 000 comprimés de benzodiazépines ont été saisis à bord.

En novembre dernier, des agents ont intercepté un véhicule et interpellé ses deux occupants, qui étaient en possession de 62 000 comprimés sous blister. Et enfin à la mi-décembre, les agents ont mené la dernière phase de l’enquête qui s’est soldée par quatre perquisitions domiciliaires, 3 à Lleida et une à Alicante, et l’arrestation de cinq individus, dont le chef du réseau, un Espagnol d’origine marocaine. origine.

Une perquisition à son domicile de Lérida a permis de saisir 27 000 € en espèces et 300 comprimés de Karkoubi. Le principal fournisseur de drogue du réseau a également été arrêté à Alicante.