Les syndicats français imposent des hausses de salaires bien inférieures à l’inflation

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Après que des millions de personnes à travers la France ont rejoint une journée de grève contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron le 19 janvier, une confrontation émerge rapidement entre le gouvernement Macron et la classe ouvrière. La direction de cette lutte doit être retirée aux bureaucraties syndicales qui ont négocié cette réforme. L’expérience de l’année dernière montre comment les bureaucraties syndicales françaises contribuent à l’attaque systématique de la classe dirigeante contre le niveau de vie des travailleurs.

Les gens se rassemblent place de la République lors d’une manifestation contre les modifications proposées aux retraites, le jeudi 19 janvier 2023 à Paris. Les travailleurs de nombreuses villes françaises sont descendus dans la rue jeudi pour rejeter les modifications proposées aux retraites qui repousseraient l’âge de la retraite. [AP Photo/Lewis Joly]

L’année 2022 a été marquée par une flambée mondiale de l’inflation à 9% et 10,1% dans la zone euro selon Eurostat. La France a connu une inflation de 6,2% en 2022, avec un pic attendu début 2023 de 7% selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).

Les travailleurs sont les principales victimes de l’inflation et de la crise économique. En plus des difficultés à se nourrir et à se chauffer, les travailleurs subissent collectivement une baisse des salaires réels de plus de 2 %, même selon des statistiques officielles sous-estimées. Dans les négociations annuelles obligatoires (NAO), où la bureaucratie syndicale négocie les échelles salariales avec les employeurs, les travailleurs n’ont obtenu qu’une augmentation moyenne de 3,7 % en 2022, bien en deçà de l’inflation.

Les travailleurs devront s’opposer aux résultats des NAO entre les bureaucraties syndicales, l’État et les employeurs en 2023. Lors de la grève des raffineries françaises de septembre-octobre, les travailleurs de TotalEnergie et d’Esso ont exigé une augmentation de salaire de 7 %. Isolés par les syndicats et réquisitionnés par l’Etat, les ouvriers de la raffinerie n’obtiennent qu’une augmentation sous-inflationnelle conforme à ce qui avait été initialement négocié par la bureaucratie syndicale avant la grève.

En 2023, les syndicats de nombreux secteurs acceptent à nouveau des augmentations bien en deçà de l’inflation, qui devrait atteindre 7 % ou plus cette année. Chez Stellantis, malgré plusieurs débrayages et une demande d’augmentation de salaire de 8,3 %, le groupe syndical Force ouvrière (FO) s’est félicité de l’augmentation finale de 5,3 % : « Nous avons atteint un niveau de négociation juste, et surtout qui peut être appliquées immédiatement aux augmentations générales, alors que la direction souhaitait initialement les étaler sur l’année.

Chez Sodexo, un règlement de tous les syndicats n’a obtenu qu’une augmentation de salaire de 4,5 % pour 2023.

Pour 2023, les travailleurs de Decathlon se sont vu offrir une augmentation humiliante de 1,8 %, soit 24 € par mois. En revanche, le directeur général délégué de Decathlon, Jean-Marc Lemière, a annoncé qu’au vu « des performances économiques de l’entreprise et de la stabilité de sa situation financière », il avait décidé en juin de distribuer 453 millions d’euros de dividendes aux actionnaires, ce qui montrait « la bonne santé économique » de l’entreprise.

A la RATP, qui gère les transports en commun de Paris, FO et l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) ont négocié une augmentation de 372 € bruts par mois en contrepartie d’une augmentation du temps de travail des chauffeurs. Cela se traduira par une réduction du nombre de jours de repos de 121 à 118 en 2023, puis à 115 en 2024.

La montée en puissance de l’exploitation de la classe ouvrière entraîne dans le même temps une explosion record des profits des entreprises en France et à l’international. En 2022, les entreprises du CAC-40 basé à Paris ont enregistré des bénéfices annuels records. Selon les estimations de FactSet, la somme des bénéfices des 40 plus grandes entreprises cotées à Paris devrait atteindre 172 milliards d’euros. Il s’agit d’une augmentation de 34 % par rapport aux 128 milliards d’euros de 2021. Par rapport à 2019, la dernière année « avant le COVID », le total des bénéfices a plus que doublé.

Les 40 entreprises du CAC-40 ont distribué un record de 80,1 milliards d’euros à leurs actionnaires en 2022, sous forme de dividendes ou de rachats d’actions. Selon la newsletter financière Vernimmen.net, les dividendes versés s’élèvent à 56,5 milliards d’euros, contre 45,6 milliards d’euros en 2021 et 28,6 milliards d’euros en 2020.

Cette montée des inégalités et des conflits de classe n’est pas un phénomène isolé en France mais le produit d’une crise mondiale du capitalisme. Poussée par la flambée des cours boursiers, la richesse des super-riches a grimpé en flèche au cours de la dernière décennie. Selon le rapport d’Oxfam sur les inégalités, sur chaque tranche de 100 $ de richesse créée, 54,4 $ sont allés dans les poches des 1 % les plus riches, tandis que 70 cents sont allés aux 50 % les plus pauvres.

L’inflation des prix des aliments et de l’énergie est en grande partie le résultat du pillage de la classe ouvrière internationale par les marchés financiers et les entreprises. Selon Oxfam, « les entreprises agroalimentaires et énergétiques réalisent des bénéfices records et versent des sommes sans précédent à leurs riches actionnaires et propriétaires milliardaires ».

Oxfam poursuit : « Par exemple, la fortune de Bernard Arnault, l’homme le plus riche du monde, a doublé depuis le début de la pandémie, passant de 85,7 milliards d’euros en 2020 à 179 milliards d’euros en 2022. Le PDG du groupe LVMH a « une fortune équivalente à celle de 20 millions de Français. A titre d’exemple, Oxfam estime que « 2 % de la richesse actuelle des milliardaires français (qui s’élève à 544,5 milliards d’euros) suffiraient à financer le système de retraite, sans avoir à passer par la réforme et le relèvement prévu de l’âge légal de la retraite ». .”

La même image essentielle émerge à travers l’Europe. Au Royaume-Uni, le dividende total versé par l’indice FTSE-100 devrait atteindre un record de 79,1 milliards de livres sterling en 2022, contre 78,5 milliards de livres sterling en 2021, hors dividendes exceptionnels. La bourgeoisie britannique, qui utilise aussi la bureaucratie syndicale pour étouffer une vague de grèves, entend poursuivre son pillage selon le site d’analyse AJBell : « Le revenu avant impôt devrait augmenter de 4 % en 2023, tandis que les dividendes ordinaires sont devrait augmenter de 8% pour atteindre 87,7 milliards de livres sterling.

En Espagne, pays gouverné par une alliance PSOE-Podemos, le bénéfice conjoint de l’indice Ibex atteindra 56,321 milliards d’euros en 2022. Selon FactSet, ce n’est que 2,5 % de moins que le record absolu de 2021. Selon un Étude BME, « Dans ce contexte, il y a une lecture positive pour le marché boursier espagnol, puisque le groupe de sociétés de l’Ibex-35 présente une structure sectorielle défensive contre les environnements d’inflation et de hausse des taux d’intérêt réels. »

La montée des inégalités ne peut être stoppée en élisant des gouvernements capitalistes théoriquement « de gauche ». Élue en 2015 en Grèce, Syriza (la « Coalition de la gauche radicale ») a trahi l’opposition des travailleurs grecs au mémorandum de l’UE lors d’un référendum. Malgré l’opposition massive des travailleurs grecs à l’austérité, le gouvernement Syriza d’Alexis Tsipras a imposé la politique d’austérité de l’Union européenne et des banques.

Aujourd’hui en Espagne, le parti de pseudo-gauche Podemos supervise la distribution de fonds de sauvetage aux grandes entreprises et aux banques, dont beaucoup ont reçu des milliards d’euros d’aides directes de l’État. Cet argent gratuit a alimenté une inflation massive de la valeur de tous les actifs financiers et de la richesse de la classe dirigeante. En retour, Podemos pousse cette crise inflationniste et la récession créée par l’aristocratie financière sur le dos des travailleurs.

Les syndicats et la pseudo-gauche participent au transfert d’une richesse record des travailleurs vers une élite dirigeante parasitaire. Dans le même temps, la baisse du niveau de vie de la classe ouvrière est utilisée pour débloquer des dizaines et des centaines de milliards d’euros pour financer la guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine.

L’intensité croissante des inégalités économiques et des tensions de classe laisse présager une explosion sociale de la classe ouvrière et l’éruption de luttes révolutionnaires. Mais pour que cela se produise, la lutte contre l’inflation, la crise économique et la guerre doit être retirée des mains des bureaucraties syndicales et de leurs alliés de la pseudo-gauche. Les travailleurs doivent créer leurs propres organisations, indépendantes des anciennes bureaucraties syndicales et construire l’Alliance internationale des travailleurs des comités de base pour lutter contre les inégalités sociales et pour l’abolition du système capitaliste et pour la construction du socialisme.

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