L’économie, clé des relations hispano-marocaines | Atalayar

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La Réunion de Haut Niveau (RHN) entre le Maroc et l’Espagne se tiendra à Rabat les 1er et 2 février. Ce type de réunion, qui visera à renforcer et dynamiser les relations bilatérales sous différents aspects, sera la première depuis 2015. Comme l’a souligné le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, cette rencontre « donnera un nouvel élan à une relation bilatérale extraordinairement bénéfique pour les deux ». En ce sens, le chef de la diplomatie espagnole a souligné les liens commerciaux, soulignant que les échanges entre les deux pays ont augmenté de près de 30 % en 2022.

C’est pourtant la tendance de ces dernières années. Comme le souligne Mohamed Khachani, docteur en économie et professeur à l’université Mohamed V de Rabat, dans le journal Cinq jours, les échanges entre Rabat et Madrid ont doublé ces dix dernières années, « avec des taux de croissance de plus de 10% par an depuis 2011 ». Khachani, qui a également été membre du Comité Averroès, reconnaît que l’économie est « le moteur » des relations hispano-marocaines depuis la signature du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération en 1991. Cet accord est à la base de les relations actuelles mais aussi le cadre dans lequel se tiennent les rencontres de haut niveau entre Rabat et Madrid, comme celle à venir, dans laquelle les relations économiques joueront un rôle important.

Outre la signature de nombreux accords bilatéraux – le diplomate et analyste international Gustavo de Arístegui a souligné dans l’émission de radio « De Cara al Mundo » que plus de 20 sont en cours de négociation – un forum d’affaires aura lieu pendant la réunion. En juin, une réunion similaire a été organisée à Dakhla dans le but de renforcer des relations commerciales bilatérales optimales et de stimuler les investissements dans les provinces du sud du Maroc.

Le potentiel du Maroc attire les entreprises espagnoles et internationales

Le Royaume d’Afrique du Nord représente une destination intéressante pour les entreprises espagnoles. Preuve en sont les près de 17 000 entreprises espagnoles qui entretiennent déjà des relations commerciales avec le Maroc et les quelque 1 000 qui sont établies dans le pays. Selon Kachani, ces entreprises « ont su s’intégrer sans heurts dans le tissu économique national, marqué par l’émergence d’écosystèmes industriels performants et l’essor d’entreprises marocaines mondiales ».

Afin de renforcer la coopération commerciale entre les deux nations, le Conseil économique Maroc-Espagne (CEMAES) a été créé à Rabat en 2013 entre la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et la Confédération Espagnole des Organisations d’Entreprises (CEOE). Cette association professionnelle est née grâce à un accord de collaboration hispano-marocain en présence du Roi et de la Reine d’Espagne et du Maroc.

« Les principaux objectifs de ce Conseil, qui réunit des hommes d’affaires des deux pays, sont de promouvoir la collaboration commerciale bilatérale et de renforcer les relations commerciales bilatérales, ainsi que de promouvoir les investissements réciproques », comme l’explique la CEOE elle-même. Kachani ajoute que le CEMAES sert également « pour explorer ensemble des marchés tiers ».

Bien que de nombreuses entreprises espagnoles travaillant avec le Maroc appartiennent à des secteurs tels que le textile, le tourisme ou l’agriculture, la présence d’industries innovantes augmente. Sur ce point, le docteur en économie énumère la transition énergétique, l’hydrogène vert et les énergies renouvelables, le dessalement de l’eau de mer et le transport ferroviaire à grande vitesse.

Le Maroc n’attire pas seulement les entreprises espagnoles. D’autres entreprises de différents pays ont également réalisé le potentiel du royaume alaouite et ont commencé à opérer dans le pays.. En effet, une liste dressée en février 2022 par Initiés du monde des affaires, un journal numérique américain spécialisé dans l’économie et la finance, a classé le Maroc comme le cinquième pays d’Afrique pour l’investissement. D’autre part, selon le rapport Country Brand Ranking Trade 2022-2023, le Maroc se positionne comme la quatrième nation africaine la plus attractive pour le commerce.

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PHOTOS/AFP – Le Maroc n’attire pas que les entreprises espagnoles. D’autres entreprises de différents pays ont également réalisé le potentiel du royaume alaouite et ont commencé à opérer dans le pays.

L’Espagne, principal partenaire commercial du Maroc

L’économie et le commerce occupent une place prépondérante et privilégiée dans les relations hispano-marocaines. L’Espagne est le premier partenaire commercial et d’investissement du Maroc, dépassant même d’autres pays étroitement liés à Rabat, comme la France. C’est la tendance des huit dernières années, qui a également permis au Maroc de devenir le troisième partenaire économique de l’Espagne en dehors de l’Union européenne, juste derrière les États-Unis et le Royaume-Uni.

Malgré le COVID-19 et la crise politique des relations entre Rabat et Madrid en 2021, les liens commerciaux entre les deux pays sont restés intacts. Comme le souligne Khachani, au cours de cette année-là, les échanges commerciaux ont atteint près de 154 milliards de dirhams. « Cette évolution positive se reflète dans le taux de couverture des échanges, qui est passé de 79,8% en 2017 à près de 100% en 2020 (96,9%) et à 85,4% en 2021 », écrit le professeur marocain dans le média espagnol.

Au sein du commerce bilatéral, Kachani explique que les exportations du Maroc en 2021 étaient principalement composées d’équipements de distribution électrique, d’automobiles, de produits d’habillement et de produits agroalimentaires. En revanche, les importations marocaines étaient basées sur les produits pétroliers, les équipements industriels, les moteurs à pistons, les fils et profilés en cuivre.

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REUTERS/YOUSSEF BOUDLAL – Marché aux légumes aux portes de Casablanca

Les autorités politiques sont conscientes des relations commerciales solides et fortes entre le Maroc et l’Espagne. En fait, comme l’affirme Kachani, la situation économique favorable actuelle « s’est appuyé sur une volonté politique commune pour dynamiser la coopération entre les deux pays ». A titre d’exemple, il cite des rencontres de haut niveau et la signature d’accords ces dernières décennies qui ont permis aux différents gouvernements de surmonter « des difficultés politiques et diplomatiques ».

Le panorama optimal actuel a également été favorisé par plusieurs facteurs que Kachani met en avant, tels que « la proximité géographique, la stabilité politique, un environnement institutionnel et juridique favorable, la libéralisation de l’économie, un régime d’investissement favorable aux investisseurs étrangers, un programme de zones industrielles et de modernisation des télécommunications, une main-d’œuvre disponible et bon marché et la proximité des marchés européens et africains ».

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AFP/FADEL SÉNÉ – Chaîne de montage de voitures à l’usine de montage de voitures PSA à Kenitra

Le Maroc et l’Espagne, portes d’entrée vers deux continents

Le Maroc et l’Espagne bénéficient d’une situation géographique privilégiée. Alors que la nation maghrébine est la porte d’entrée de l’Afrique, le pays ibérique représente l’entrée du continent européen. Pour ces raisons, Rabat et Madrid peuvent bénéficier de la position stratégique de leur voisin tout en renforçant les relations bilatérales.

Comme l’écrit Kachani, la coopération du Maroc avec le reste du continent africain ‘peut servir de pont pour les entreprises espagnoles’. De même, un partenariat étroit hispano-marocain favoriserait le rapprochement entre le Maroc et l’UE. De son côté, Bruxelles bénéficiera également des relations entre Madrid et Rabat dans le but de se projeter en Afrique du Nord, ainsi que dans le reste du continent.

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PHOTO/@jmalbares – La coopération du Maroc avec le reste du continent africain « peut servir de pont pour les entreprises espagnoles »

Louant la position géostratégique des deux pays, Kachani conclut son analyse par une déclaration de l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Ángel Moratinos. « Quand on regarde cet axe Afrique-Europe, quel est son centre de gravité ? C’est le Maroc et l’Espagne, pas Berlin ou Pretoria »conclut-il.



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