Avis | Les Français sont-ils simplement paresseux ?

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M. Lafargue n’a jamais expliqué comment nous devrions passer notre temps libre. (Même son beau-père a réussi à esquisser un avenir où nous « chasserions le matin, pêcherions l’après-midi, élèverions le bétail le soir, critiquerions après le dîner, comme j’en ai l’esprit »). Lafargue, âgé de 69 ans, meurt par suicide en 1911, sa raison rejoignant sa philosophie : « Je me tue devant une vieillesse impitoyable, qui me prive peu à peu un à un des plaisirs et des joies de l’existence.

Un siècle plus tard, la France a produit un autre apologiste de l’évitement du travail, l’influent théoricien Frédéric Lordon. Dans son livre de 2010 « Capitalisme, désir et servitude » (au titre anglais plus sensationnaliste « Willing Slaves of Capital »), il a soutenu que les employeurs d’aujourd’hui, plutôt que de répondre à la résistance des travailleurs par une démonstration de force, conjurent plutôt une démonstration d’amitié. . Ils sont si amicaux, prévient M. Lordon, que nous avalons volontiers leur promesse que le travail est une « source de joie immédiate ».

M. Lordon a été l’un des guides des manifestations de « lève-toi la nuit » en 2016, lorsque des manifestants ont occupé des lieux publics à travers la France pour s’opposer aux réformes du travail proposées par le gouvernement socialiste de l’époque. L’une de leurs revendications était la création d’un revenu de base universel. Cela aurait pour effet de subventionner la paresse – ou, plus exactement, une certaine forme de paresse. Tandis que la paresse est un mot courant pour la paresse en français, il en va de même l’oisiveté. Issu du latin loisirscela signifie un calme concentré ou même une élévation spirituelle, si différente de Entreprisele genre de travail qui gêne la vie.

Il y a quelques mois, Sandrine Rousseau, membre éminente des Verts français, avait fait sensation en réclamant le droit des travailleurs à la paresse. Outre les inquiétudes pratiques quant à savoir s’ils pourraient continuer à travailler jusqu’à la mi-soixantaine qui imposent leurs corps et leurs esprits, les manifestants français partagent également la conviction exprimée par Rousseau et Lordon, Lafargue et Montaigne. Notre horizon, a fait remarquer un manifestant d’une vingtaine d’années, ne tient rien de plus que « travailler plus longtemps et plus dur ». Une retraite anticipée consacrée non seulement aux loisirs mais au travail bénévole, a-t-elle ajouté, semblait de plus en plus lointaine.

Les Américains pourraient bien froncer les sourcils devant de telles affirmations. Mais si nous nous arrêtons pour réfléchir, ne serait-ce pas, eh bien, un peu paresseux de notre part ?

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